J’ai une haute estime de l’homéopathie, que je considère comme une thérapie sacrée, mais bien évidemment pas sous n’importe quelle forme. Tout comme la naturopathie orthodoxe se dévoie lorsque les praticiens se concentrent davantage sur des compléments alimentaires et des gadgets plutôt que sur la personne en face d’eux, l’homéopathie se dissout lorsque les homéopathes se limitent à prescrire des granules sans intérêt pour la globalité de l’individu. L’homéopathie uniciste, profonde et exigeante, est d’une puissance transcendante. Elle n’existe véritablement que pratiquée par des médecins dévoués, qui maitrisent la pathogenèse clinique avec rigueur et qui saisissent la subtilité de l’humain dans sa dimension spirituelle.
Parmi les figures marquantes de l’homéopathie, Constantin Hering (1800-1880), médecin allemand et collaborateur de Samuel Hahnemann, fondateur de l’homéopathie, a laissé une empreinte indélébile. Sa conversion à l’homéopathie fut le fruit d’une expérience personnelle : atteint d’une infection grave au doigt, il échappa à l’amputation grâce à cette médecine nouvelle. Dès lors, il se consacra à son développement et apporta des contributions majeures, parmi lesquelles la théorie du « tabouret à trois pieds » et les lois de Hering sur la guérison.
La théorie du « tabouret à trois pieds »
Hering expliquait que pour identifier un remède homéopathique efficace, il fallait détecter au minimum trois symptômes majeurs et caractéristiques. L’objectif n’est pas de se focaliser sur des symptômes communs et banals, mais bien de repérer les particularités propres à chaque individu. Cette approche permet une prescription pertinente et efficace.
Les lois de Hering et leur lien avec le jeûne
Hering a aussi formulé des lois fondamentales sur l’évolution de la guérison, qui trouvent un écho frappant dans les mécanismes à l’œuvre lors d’un jeûne. Comprendre ces lois permet d’appréhender la manière dont l’organisme se régénère.
La guérison progresse de l’intérieur vers l’extérieur.
Les symptômes internes (organiques, psychiques) s’améliorent en premier, avant que l’élimination ne s’exprime par la peau, les muqueuses ou les organes d’émonctoires.
En jeûne, les toxines accumulées au sein des organes vitaux sont progressivement excrétées vers l’extérieur.
Les symptômes disparaissent dans l’ordre inverse de leur apparition.
Les maladies les plus récentes guérissent avant les plus anciennes.
Lors d’un jeûne, des troubles anciens peuvent réapparaître temporairement avant de disparaître définitivement.
La guérison s’effectue du haut vers le bas.
Un symptôme qui descend dans le corps indique une résolution positive.
Dans le jeûne, des douleurs ou des inconforts migrent souvent vers des zones inférieures avant de s’estomper.
Les organes vitaux se régénèrent en priorité.
L’organisme se débarrasse d’abord des toxines menaçant les fonctions vitales avant d’évacuer les déchets des organes secondaires.
En jeûne, les reins, le foie, les intestins, les poumons et la peau sont mobilisés pour une élimination optimale.
Crises de guérison : homéopathie et jeûne
Dans les deux pratiques, le processus d’élimination peut temporairement aggraver les symptômes avant une amélioration durable. Cela s’explique par la mobilisation des forces vitales de l’organisme pour expulser les toxines et les déséquilibres enracinés. Cette « crise de guérison » est une étape incontournable vers la pleine santé.
Conclusion : une compréhension essentielle de la guérison
Que ce soit par l’homéopathie ou le jeûne, la guérison véritable suit des lois naturelles que la médecine moderne tend à ignorer. Ces pratiques ne « luttent » pas contre la maladie, elles rétablissent un état d’équilibre en favorisant l’auto-guérison. Connaître ces mécanismes permet d’aborder ces processus avec plus de sérénité et de patience, en acceptant que la véritable guérison est une évolution et non une simple suppression des symptômes.
